DOMINGUEZ-GUILLAUME

Véronique

Professeur des Universités

Ancienne élève de l’ENS Fontenay (1991), agrégée de Lettres Modernes (1993), Véronique Dominguez-Guillaume est professeure de langue et de littérature médiévales à l’UPJV depuis septembre 2015. Membre du laboratoire TrAme (UR 4284), elle y a fondé avec Philippe Sénéchal, Morgan Dickson et Marie-Laurence Haack un axe « Objets, Matérialité, Représentations » afin de développer une réflexion interdisciplinaire, entre études théâtrales, histoire de l’art et historiographie. Elle dirige avec Isabelle Marchesin, Luc Bourgeois et Laëtitia Barragué-Zouita le programme scientifique « Regards Croisés autour de l’Objet Médiéval », un partenariat entre l’INHA, le Musée National de Cluny, et divers musées nationaux et universités (Caen, Amiens). Elle poursuit ses travaux sur le théâtre médiéval du XIe au XVIe siècle, ainsi que sur sa réception par la critique et sur la scène du XVIIe siècle à aujourd’hui. Elle est corédactrice en chef avec Sébastien Douchet de la revue Perspectives Médiévales, après avoir réfléchi à sa refonte dans une perspective épistémologie et pluridisciplinaire en 2014. Elle est également la représentante française de la Société Internationale du Théâtre Médiéval (SITM) depuis 2001.

Thèmes de recherche

Entre études médiévales et historiographie, les travaux de Véronique Dominguez-Guillaume portent sur la performance au Moyen Age, et tout particulièrement sur les textes composés et joués « par personnages » ainsi que sur leur réception, du XVIIe siècle à aujourd’hui.
Au plan des études médiévales, elle édite, traduit et commente les textes du répertoire dramatique médiéval — Jeu d’Adam, Mystère de la Seinte Resurrection (XIIe siècle) — mais aussi les productions dramatiques des XVe et XVIe siècles (Passions, mystères hagiographiques, farces).

Les principaux axes de sa réflexion concernent la représentation du divin et de la sainteté (mystères de la foi, corps suppliciés, reliques, idiota), selon la relation de cette représentation aux pensées médiévales du signe (thomisme, occamisme) et de la mystique : quelles images de Dieu et de l’Histoire Sainte peut-on dégager des textes et de leur contexte historique, économique ou matériel, à partir de documents d’archives, de livres de comptes, de registres des secretz ou trucages, ou d’évocations de mises en scène, entre témoignages et reconstitutions ? Elle accorde une attention particulière à l’écriture dramatique et aux formes singulières de son enregistrement dans le manuscrit (rimes, mètres), où l’opposition entre théâtre sérieux et joyeux souvent se neutralise. Enfin, elle étudie également la relation entre ces images scéniques, effectives ou mentales, et l’iconographie, au sein des manuscrits et en contexte géographique.

Au plan historiographique, un première partie de sa réflexion est consacrée aux récritures scéniques du théâtre médiéval : quelle pensée de l’adaptation et de la traduction est à l’œuvre sur les scènes européennes, depuis l’époque romantique jusqu’au XXIe siècle, entre reconstitutions monumentales (Oberammergau, York, Nancy) et scènes nationales (Odéon, Comédie Française) ? Les spectacles des Théophiliens, troupe de théâtre universitaire créée à la Sorbonne en 1933, et qui a monté avec succès le répertoire dramatique médiéval sérieux et joyeux dans le monde entier jusqu’aux années 50, ont particulièrement retenu son attention.

Le second volet de cette réflexion est consacré à la définition du théâtre médiéval comme objet scientifique, issue à la fois des représentations scéniques précédentes et des travaux de la critique, dramatique et universitaire, française et européenne. Entre études médiévales et études théâtrales, où s’impose celle du théâtre classique, cette définition accorde le plus souvent au théâtre médiéval le statut de parenthèse dans l’histoire du théâtre — un statut dirimant, que l’ensemble de ses travaux interroge.